Le crabier se caractérise par une couleur générale chamois soutenu ou brun clair. Son bec grisâtre en toutes saisons devient bleu-turquoise au moment de la reproduction. Ses pattes sont orangées. Le plumage de sa tête est remarquable puisque celle-ci est ornée de nombreuses aigrettes brunes et blanches. En vol, il paraît complètement différent puisque c'est la couleur blanche de ses ailes qui prédomine.
Il est assez silencieux. Cependant, le soir en vol ou lorsqu'il est dérangé, il lance un "Karr" brusque et rêche, rappelant un peu le Choucas des tours.
Ce héron niche dans les estuaires, les deltas et les galeries riveraines, de préférence dans des zones de végétation bien développée, dans les marais et les lacs avec une épaisse végétation riveraine et aquatique. En migration et pour se nourrir, il fréquente également les mares, les fossés, les rizières et les lacs dégagés.
En Europe, cet oiseau se reproduit dans le bassin méditerranéen, autour de la mer Noire et de la mer Caspienne. C'est un oiseau migrateur qui revient courant mai et repart en Afrique Tropicale dès le mois d'août.
Il marche dans les eaux peu profondes. Le crabier chevelu doit être recherché à la périphérie des colonies d'ardéidés, où il installe son nid. Cet oiseau niche en effet volontiers dans des colonies mixtes ( hérons cendrés, hérons garde-bœufs...) Cette espèce est encore rare dans nos régions où elle grimpe dans les roseaux et se perche volontiers dans les arbres.
Le vol : Bat lentement des ailes, la tête repliée en arrière et les pattes tendues. Vol puissant et régulier.
Les grenouilles sont ses proies favorites, mais il mange également des insectes et des poissons. Il se nourrit le long des ruisseaux, et au bord des pièces d'eau marécageuses, à proximité du couvert. Il prend une posture assez horizontale lorsqu'il pêche.
L'effectif d'oiseaux nicheurs à l'Union Européenne oscille entre 1800 et 2000 couples. La dégradation de son habitat de reproduction et d'alimentation, ainsi que les dérangements des oiseaux nicheurs, figurent parmi les causes de régression de l'espèce. Cependant, le problème principal de cette espèce réside dans ses conditions d'hivernage, notamment dans la région du Sahel où la sècheresse sévit. La préservation des zones humides que le crabier fréquente régulièrement pour s'alimenter est donc primordiale.